Thursday, February 15, 2007

SEMINAIRE REGIONAL OCEANIEN

SEMINAIRE RÉGIONAL OCÉANIEN SUR LA PROMOTION DE LA REPRÉSENTATION DES FEMMES AU SEIN DES PARLEMENTS
Rarotonga, Îles Cook
19-21 avril 2006

CONCLUSIONS


PRÉAMBULE

Les femmes parlementaires, ministres, secrétaires d’État et représentantes d’organisations de la société civile d’Australie, des Îles Cook, des Îles Fidji, de la Polynésie française, de Kiribati, de Nouvelle-Zélande, de Niue, de Papouasie-Nouvelle-Guinée, du Samoa, des Îles Salomon, des Tonga, de Tuvalu, de Vanuatu, et de Wallis et Futuna, adoptent, à l’issue du Séminaire régional océanien sur la promotion de la représentation des femmes au sein des Parlements, qui s’est tenu à Rarotonga du 19 au 21 avril 2006, les conclusions et les recommandations suivantes :

Notant que la représentation des femmes en politique est indispensable à l’instauration de la démocratie, au bien-être des communautés et à l’amélioration de la condition féminine ;

Notant que, malgré les engagements internationaux pris en faveur de l’égalité des sexes, tels que la Convention sur l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes (CEDAW), le Programme d'action de Beijing, les Objectifs de développement pour le millénaire et la résolution 1325 du Conseil de sécurité des Nations Unies, la participation des femmes aux processus de prise de décision et leur représentation au sein des Parlements en Océanie restent parmi les plus faibles du monde ;

Constatant avec préoccupation que la plupart des gouvernements océaniens n’ont pas encore, à ce jour, honoré ces engagements ni alloué les ressources financières et techniques suffisantes pour ce faire, et que l’aide financière directe des bailleurs de fonds à la promotion des femmes en politique a accusé un déclin ;

Rappelant que les participants au Sommet des chefs d'État et de gouvernement des pays membres du Forum, qui a eu lieu à Auckland en 2004, ont appelé à remédier à la faible participation des femmes à la prise de décision, dans le cadre du Plan d’action pour le Pacifique et conformément à la Plate-forme d'action pour le Pacifique ainsi qu’aux nouveaux domaines de préoccupation qui y sont énoncés ;

Prenant note des conclusions et des recommandations du programme de recherche sur les obstacles à la participation des femmes à la vie politique, réalisé sous la houlette du Forum des Îles du Pacifique et du Fonds de développement des Nations Unies pour la femme (UNIFEM) ; tenant compte de l’importance de l’engagement des hommes, des femmes et des jeunes au sein des communautés et des médias pour promouvoir une meilleure représentation des femmes aux Parlements ;

Soulignant la nécessité de renforcer les partenariats entre les organismes nationaux de promotion de la condition féminine, les ministres, les parlementaires, la société civile, les organisations régionales et internationales ainsi que la communauté des bailleurs de fonds, et de faire naître une volonté politique afin de remédier à la faible représentation des femmes en politique ;

Les participants préconisent les mesures régionales et nationales suivantes, compte tenu de la nécessité de faire tomber de toute urgence les obstacles à la représentation et à la participation des femmes au sein des Parlements en Océanie :

MESURES RÉGIONALES

I. Le Secrétariat général du Forum des Îles du Pacifique devrait mettre sur pied un Observatoire de la promotion de la participation des femmes à la vie politique et à la prise de décision dans les pays membres du Forum. Cet Observatoire serait chargé de :

1) Coordonner, recueillir, analyser et diffuser des données sur le statut politique, socio-économique et juridique des femmes dans les pays membres du Forum, en partenariat avec des organismes intergouvernementaux internationaux et régionaux, des institutions nationales, des organismes non gouvernementaux et des partenaires, tels qu’UNIFEM, le Bureau des femmes du Pacifique de la CPS, le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), notamment le Centre sous-régional pour l’Asie et le Pacifique et l’équipe régionale d'éducation en matière de droits de l'homme (RRRT), et l’Université du Pacifique Sud ;
2) Entretenir une base de données sur la condition féminine dans la région, qui soit accessible au grand public, et échanger régulièrement des données avec les pays et les partenaires régionaux et internationaux ;
3) Créer et entretenir un réseau électronique dans l’ensemble de la région ;
4) Fournir aux services du Secrétariat général du Forum des îles du Pacifique et du Bureau du Plan pour le Pacifique des conseils en matière de politiques destinées à instaurer l’égalité des femmes et des hommes sur les plans politique et économique, en s’inspirant de recherches, de réseaux et d’expériences nationales pertinentes ;
5) Fournir des conseils en matière de politique aux pays membres du Forum, et travailler en étroite collaboration avec eux, afin de mettre en œuvre des mesures spéciales destinées à renforcer la représentation des femmes au sein des Parlements.

II. Le Secrétariat général du Forum des îles du Pacifique devrait organiser et coordonner des séminaires sous-régionaux portant sur des mesures particulières et des réformes électorales visant à promouvoir la représentation des femmes en politique, aux côtés de partenaires internationaux et régionaux et de certains pays membres du Forum.

Ces séminaires devraient :

· Réunir des représentants de pays connaissant des situations similaires ;
· Compter parmi leurs participants les principaux décideurs et parties prenantes ;
· Être organisés en partenariat avec des organismes nationaux, régionaux et internationaux, spécialisés dans ces questions ;
· Faire appel à des chercheurs océaniens ;
· Inviter les Territoires bénéficiant du statut d’observateur du Forum, lorsque c’est possible.

III. Le Secrétariat général du Forum des îles du Pacifique devrait assurer un soutien continu, notamment des fonds et des conseils juridiques, aux pays membres, aux organismes nationaux de promotion de la condition féminine et aux organisations non gouvernementales afin de permettre la mise en œuvre de mesures particulières.

IV. Le Secrétariat général du Forum des îles du Pacifique devrait entreprendre et/ou soutenir de nouveaux programmes de recherche en collaboration avec des partenaires nationaux et régionaux. Ces programmes porteraient sur :

· La représentation et la participation des femmes à la prise de décision : obstacles et débouchés ;
· Les autorités gouvernementales et coutumières, y compris le rôle que les femmes y jouent ;
· Les comportements de vote et le vote familial ;
· Les liens entre les femmes, la politique et les médias.

Les recherches avalisées par le Forum devraient être présentées aux Parlements nationaux concernés.

V. Les organisations et les parties prenantes régionales, telles que le Secrétariat général de la Communauté du Pacifique, le Secrétariat général du Forum des îles du Pacifique, l’Université du Pacifique Sud, UNIFEM, le PNUD (notamment le Centre sous-régional pour l’Asie et le Pacifique et l’équipe régionale d’éducation en matière de droits de l’homme) et l’Association des médias des îles du Pacifique, sont invitées à soutenir les projets visant à promouvoir la participation des femmes en politique dans les médias océaniens, afin d’élargir l’espace médiatique consacré actuellement à la représentation des femmes en politique, et de combattre les stéréotypes sur les femmes dirigeantes.

VI. Il est recommandé que figure à l’ordre du jour du Sommet des chefs d'État et de gouvernement des pays membres du Forum de 2007 un point sur l’importance des questions liées à l’égalité des sexes, telles que l’augmentation du nombre de femmes aux postes de prise de décision, en particulier au Parlement. Le Forum et ses pays membres sont priés de donner suite à cette recommandation.

VII. Le Secrétariat général du Forum des îles du Pacifique devrait, en collaboration avec l’Union interparlementaire, l’Institut international pour la démocratie et l’assistance électorale et l’Association des parlementaires du Commonwealth, rassembler des supports d’information sur la représentation et la participation des femmes en politique. Les documentations ainsi réunies pourraient comprendre :

· Un résumé de l’incidence des systèmes électoraux sur la participation des femmes à la vie politique ;
· Les meilleures pratiques en matière de formation des candidates avant les élections ;
· Les coordonnées d’un réseau de soutien pour les femmes élues parlementaires ;
· Des informations sur la façon d’utiliser et de soutenir les médias afin qu’ils promeuvent la participation des femmes en politique/dans la prise de décision.

VIII. Les États devraient se pencher sur le rôle des parlements de la jeunesse et sur d’autres mesures visant à encourager les jeunes femmes dirigeantes et à les aider à comprendre le système constitutionnel de leur pays.

MESURES NATIONALES

Les participants prient instamment les gouvernements, les parlements et d’autres entités étatiques d’envisager de :

IX. Introduire un système de sièges réservés pour que les femmes puissent accéder plus vite aux sièges parlementaires, en particulier dans les pays où le système des partis politiques est faible ou inexistant.

X. Mettre en place des quotas volontaires pour les partis politiques ou des quotas obligatoires par le biais de la législation, en particulier dans les pays où les partis politiques sont fermement établis.

XI. Introduire des réformes électorales permettant de passer d’un système de circonscriptions uninominales à des circonscriptions plurinominales favorables à l’élection de femmes candidates.

XII. Promulguer des quotas obligatoires, là où la Constitution prévoit des mesures particulières en faveur des femmes.

XIII. Accompagner les mesures prises à l’échelon national de mesures particulières destinées à renforcer la représentation des femmes à l’échelon local, que ce soit dans des enceintes officielles ou informelles.

XIV. Appuyer des efforts visant à instaurer des conditions favorables à des réformes institutionnelles ayant pour but de promouvoir une participation plus forte des femmes à la vie politique. Cela supposerait l’engagement des organisations de la société civile, des responsables politiques, du secteur privé et de la communauté dans son ensemble.

XV. Prendre en compte les questions d’égalité des sexes lors de l’établissement des budgets, afin d’allouer davantage de ressources à la mise en œuvre de mesures de promotion de la représentation des femmes en politique, tel que le prévoient la CEDAW, le Programme d'action de Beijing, la Plate-forme d'action pour le Pacifique et les engagements nationaux.

XVI. Adopter, réviser et/ou mettre en œuvre des dispositions concernant le financement des campagnes électorales ou des lois favorisant la représentation des femmes dans la vie politique.

XVII. Revoir le cadre législatif et/ou politique entourant la liberté d’expression et d’information afin de faciliter les campagnes politiques ainsi que l’éducation et la sensibilisation des électeurs au sujet de questions nationales, et d’encourager des partenariats permettant aux femmes océaniennes de mieux se faire entendre et représenter dans la vie politique et la gouvernance de leur nation.

XVIII. Renforcer les moyens dont disposent les organismes compétents pour recueillir des données afin qu’ils puissent recueillir, analyser et publier des données ventilées par sexe et fournir des informations sur la participation des femmes à la vie politique.

XIX. Renforcer les capacités des parlementaires et des parlements d’instaurer des conditions favorables à la promotion de l’égalité des sexes et du traitement équitable de ceux-ci.

XX. Promouvoir l’adoption de changements structurels au sein des parlements afin de promouvoir l’égalité des sexes et l’équité envers ceux-ci, en formant par exemple des comités spécialisés ou des groupes parlementaires.

Friday, January 19, 2007

LOI SUR LA PARITE 2007

Modernisation de la loi sur la Parité (Janvier 2007)

Loi examinée au Sénat le 14 décembre 2006 selon la procédure d’urgence (pas de 2ème navette entre les assemblées)Les effets de la loi :- Obligation de parité (parité stricte) à l’élection des exécutifs municipaux et régionaux au scrutin de liste majoritaire

Aujourd’hui, moyenne fançaise :- dans les communes : 47,4 % d’élues et 36,8 % d’adjointes au maire- dans les régions : 47,6 % d’élues et 37,3 % dans les exécutifs- Elections municipales : application de la stricte parité sur les listes candidates à la place de la parité par groupe de 6.- Elections cantonales : Institution de suppléants pour les conseillers généraux, le titulaire et le suppléant devant être de sexe opposé.Le suppléant remplace le titulaire en cas de décès et de démission pour cause de cumul de mandats.- Renforcement des modulations financières aux partis qui n’ont pas présenté autant de candidates que de candidats.Cette modulation passe de 50 % à 75 % mais elle ne sera applicable qu’à compter de 2008.Cette modulation s’applique sur la 1ère tranche de financement public des partis : tranche versée aux partis ayant présenté un candidat aux élections législatives et proportionnelle au nombre de voix obtenues.
Exemple :
Un parti ayant présenté aux législatives 20 % de candidates et 80 % de candidats
Le différentiel est de 80 % - 20 % = 60 %
La 1ère tranche de financement public au parti sera diminuée de 30% (50 % de 60 %)
A partir de 2008 (élections législatives de 2012) la modulation serait dans le cas précédent de 45 % (75 % de 60 %)
Observations :La majorité des orateurs s’est félicitée des avancées que va permettre cette loi pour tendre à l’égalité de participation des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives.
Cependant, le texte aurait pu être plus audacieux et le gouvernement s’est engagé à poursuivre ses travaux à partir des pistes qui ont été proposées dans les différents amendements non adoptés :- Baisser le seuil de 3 500 à 2 500 habitants pour l’application stricte de l’obligation de parité sur les listes des candidats et les exécutifs des communes. Il faut pour cela une loi organique.- Appliquer le principe de parité aux élections (ou désignations ?) des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) qui sont de plus en plus des lieux de pouvoir.- Appliquer le renforcement des modulations financières dès 2007.-
Ramener le principe de parité et de proportionnel établi en 2000 (loi sur la parité) pour les élections de sénateurs à partir de 3 sénateurs et plus. Le parlement a remonté le seuil à 4 sénateurs et plus en 2003 et les dernières élections sénatoriales se sont traduites par un net recul du pourcentage des femmes élues- Modifier le mode de scrutin pour les conseils généraux : scrutin de liste pour les zones urbaines et uninominal pour les zones rurales. L’objectif est d’augmenter le nombre d’élues dans les départements où elles ne sont que 10 % en raison du mode de scrutin uninominal.

MODERNISATION DE LA LOI SUR LA PARITE

Modernisation de la loi sur la Parité
(Janvier 2007)



Loi examinée au Sénat le 14 décembre 2006 selon la procédure d’urgence (pas de 2ème navette entre les assemblées)

Les effets de la loi :

- Obligation de parité (parité stricte) à l’élection des exécutifs municipaux et régionaux au scrutin de liste majoritaire

Aujourd’hui, moyenne fançaise :

- dans les communes : 47,4 % d’élues et 36,8 % d’adjointes au maire
- dans les régions : 47,6 % d’élues et 37,3 % dans les exécutifs

- Elections municipales : application de la stricte parité sur les listes candidates à la place de la parité par groupe de 6.

- Elections cantonales : Institution de suppléants pour les conseillers généraux, le titulaire et le suppléant devant être de sexe opposé.
Le suppléant remplace le titulaire en cas de décès et de démission pour cause de cumul de mandats.

- Renforcement des modulations financières aux partis qui n’ont pas présenté autant de candidates que de candidats.
Cette modulation passe de 50 % à 75 % mais elle ne sera applicable qu’à compter de 2008.
Cette modulation s’applique sur la 1ère tranche de financement public des partis : tranche versée aux partis ayant présenté un candidat aux élections législatives et proportionnelle au nombre de voix obtenues.

Exemple :
Un parti ayant présenté aux législatives 20 % de candidates et 80 % de candidats

Le différentiel est de 80 % - 20 % = 60 %
La 1ère tranche de financement public au parti sera diminuée de 30% (50 % de 60 %)
A partir de 2008 (élections législatives de 2012) la modulation serait dans le cas précédent de 45 % (75 % de 60 %)


Observations :

La majorité des orateurs s’est félicitée des avancées que va permettre cette loi pour tendre à l’égalité de participation des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives.
Cependant, le texte aurait pu être plus audacieux et le gouvernement s’est engagé à poursuivre ses travaux à partir des pistes qui ont été proposées dans les différents amendements non adoptés :

- Baisser le seuil de 3 500 à 2 500 habitants pour l’application stricte de l’obligation de parité sur les listes des candidats et les exécutifs des communes. Il faut pour cela une loi organique.

- Appliquer le principe de parité aux élections (ou désignations ?) des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) qui sont de plus en plus des lieux de pouvoir.

- Appliquer le renforcement des modulations financières dès 2007.

- Ramener le principe de parité et de proportionnel établi en 2000 (loi sur la parité) pour les élections de sénateurs à partir de 3 sénateurs et plus. Le parlement a remonté le seuil à 4 sénateurs et plus en 2003 et les dernières élections sénatoriales se sont traduites par un net recul du pourcentage des femmes élues

- Modifier le mode de scrutin pour les conseils généraux : scrutin de liste pour les zones urbaines et uninominal pour les zones rurales. L’objectif est d’augmenter le nombre d’élues dans les départements où elles ne sont que 10 % en raison du mode de scrutin uninominal.

Thursday, January 18, 2007

EGAL ACCÈS DES FEMMES ET DES HOMMES AUX MANDATS ELECTORAUX

Assemblée nationale - Jeudi 18 janvier 2007

égal ACCÈS DES FEMMES ET DES HOMMES aux mandats électoraux
point sur la mise en œuvre de la parité en Polynésie française

Discussion du projet de loi, adopté par le Sénat tendant à promouvoir l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives.

Intervention de Mme Béatrice Vernaudon L’examen de ce projet de loi tendant à parfaire la parité dans les élections et la vie politique est l’occasion pour moi, membre de notre délégation aux droits des femmes, de faire devant vous le point sur la mise en œuvre de la parité en Polynésie Française que j’ai l’honneur de représenter dans cette assemblée.

Les élections communales de 2001 ont vu le pourcentage des élues municipales passer de 19 à 31 % bien que la loi sur la parité n’ait pu s’y appliquer.

La Polynésie, a été le seul lieu de la République où la loi sur la parité ne s’est pas imposée aux élections communales de 2001.

L’explication de cette anomalie tient à la décision du Conseil constitutionnel qui a censuré, vous vous en souvenez, l’abaissement du seuil de 3 500 à 2 500 voté par les parlementaires.

En effet, toutes les communes de Polynésie étaient restées régies par la règle du scrutin de liste majoritaire applicable aux élections municipales dans les communes de moins de 3 500 habitants.

Depuis, la loi a été changée et en 2008 les communes polynésiennes de 3 500 habitants et plus ne comportant pas de sections de communes appliqueront les mêmes règles de représentation proportionnelle et de parité que toute la République.

Le nombre de femmes élues municipales devrait donc encore progresser.

Précisons toutefois que la Polynésie compte 6 femmes maires soit 12,5% alors que pour la France entière la moyenne est de 11%.

A l’Assemblée de Polynésie française, le scrutin de liste à parité stricte a fait progresser le nombre de femmes élues de 12 % à 47 %.

Les élections à l’Assemblée de Polynésie en 2001 ont provoqué une véritable révolution socio-politique car elles ont eu lieu moins d’un an après le vote de la loi sur la parité.

Les partis politiques s’étaient préparés à une révolution en douceur imaginant que les parlementaires retiendraient la parité globale tel que le projet de loi initial l’avait prévu.

La parité stricte a obligé les partis à procéder très rapidement à un large renouvellement de leurs représentants, remerciant des hommes - généralement des maires - qui n’avaient pas forcément démérité et appelant des femmes qui certes s’étaient faites remarquer pour leurs capacités de leadership mais qui n’avaient pas d’expérience politique.

Une analyse socio – politique pourrait d’ailleurs étudier si ce bouleversement de la représentation politique et des mentalités n’a pas joué un rôle dans les mutations profondes et l’instabilité politique que connaît notre assemblée depuis 2004.

La loi que nous examinons aura peu d’effet dans nos trois collectivités du Pacifique qui ne sont dotées ni de département ni de région.

Le seul changement viendra de la parité qui s’imposera désormais dans les exécutifs des communes et dans la présentation des listes où l’alternance stricte viendra remplacée l’obligation de parité par groupe de 6.

Pour autant la loi initiale de 2000, introduite brutalement dans un contexte différent de celui de la Métropole continue à produire ses effets.

Personne ne remet en cause le bien - fondé de cette loi, étape majeure dans la marche de l’égalité des droits des femmes et des hommes.

Mais, cette loi n’est pas une fin en soi elle n’est qu’un outil pour que hommes et femmes à égalité et en complémentarité inventent une nouvelle façon de faire de la politique ensemble pour construire un monde plus harmonieux plus équilibré, plus équitable, plus humain et plus solidaire.

Le chemin est encore long. La formation continue des élus, l’amélioration de leur statut et l’amélioration de la loi sur la parité comme nous le faisons aujourd’hui, ne peuvent que contribuer à la poursuite de cet objectif.

Je regrette avec la majorité des orateurs d’aujourd’hui que le texte n’ait pas été plus audacieux, je le voterai cependant pour le progrès qu’il permet et vous remercie de votre intérêt pour nos outre-mers.

Assemblée Nationale - 1ère séance du jeudi 18 janvier 2007
Séance de 10 heures - Présidence de M. Jean-Christophe Lagarde Vice-Président
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La mise en oeuvre de la loi sur la parité dans les trois collectivités françaises du pacifique - SEMINAIRE REGIONAL SUR LA PROGRESSION DE LA REPRESENTATION DES FEMMES DANS LES ASSEMBLEES PARLEMENTAIRES DU PACIFIQUE - Rarotonga – Iles Cook du 19 => 21 avril 2006 - Discours de Béatrice VERNAUDON en ligne :

Tuesday, December 12, 2006

CONSEIL DES MINISTRES

Conseil des ministres
du 28 novembre 2006

Egal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives

Le ministre d’Etat, ministre de l’Intérieur et de l’Aménagement du territoire, a présenté un projet de loi tendant à promouvoir l’égal accès des femmes et des hommes aux mandats électoraux et fonctions électives.

Ce projet de loi permet de franchir une nouvelle étape dans la promotion de la parité en politique. Il comporte trois séries de mesures :

- l’instauration d’une obligation de parité entre hommes et femmes dans les exécutifs des communes de 3 500 habitants et plus, ainsi que dans les exécutifs régionaux. L’obligation s’applique dans les communes à l’élection des adjoints au maire et dans les régions à la désignation des membres de la commission permanente ainsi que des viceprésidents du conseil régional. La mesure est la suite logique de l’obligation de parité qui existe déjà dans la constitution des listes de candidats. Elle s’appliquera pendant une durée correspondant à deux mandats des assemblées concernées, l’objectif étant d’accélérer un processus de féminisation déjà engagé ;

- la création de suppléants pour les conseillers généraux, le titulaire et le suppléant devant être de sexe différent. Plus de 4 000 femmes pourront ainsi participer, comme titulaires ou suppléantes, à des élections cantonales où elles sont très peu présentes. En outre, l’institution de suppléants réduira le nombre d’élections partielles ;

- le renforcement de la modulation financière appliquée en cas de non-respect par les partis de la parité dans les candidatures aux élections législatives. L’aide publique aux partis qui ne respectent pas la parité sera diminuée d’un pourcentage non plus égal à la moitié mais aux trois-quarts de l’écart rapporté au nombre total de candidats. Ce dispositif entrera en vigueur à compter du premier renouvellement général de l’Assemblée nationale suivant le 1er janvier 2008.

ASSEMBLEE NATIONALE

ASSEMBLÉE NATIONALE

DÉLÉGATION AUX DROITS DES FEMMES
ET À l'ÉGALITÉ DES CHANCES
ENTRE LES HOMMES ET LES FEMMES


COMPTE RENDU N° 4

Mardi 21 novembre 2006
(Séance de 18 h 30)

Présidence de Mme Marie-Jo Zimmermann, présidente

SOMMAIRE


Audition de Mme Marie-Cécile Moreau, présidente de l’Association des femmes de carrières juridiques

Mme Marie-Jo Zimmermann, présidente, a souhaité la bienvenue à Mme Marie-Cécile Moreau, présidente de l’Association des femmes de carrières juridiques et lui a demandé d’exposer sa position à propos du projet de loi sur la parité.

Mme Marie-Cécile Moreau a tout d’abord tenu à préciser que le projet de loi qui doit être examiné en conseil des ministres, le 28 novembre 2006, n’est toujours pas en circulation.
Elle s’exprimera donc, sauf à revenir après cette date, à partir de l’avant-projet de juillet 2006.
Elle a commencé par définir la parité, avec son domaine et son utilité. Le domaine de la parité est général. La parité doit s’appliquer à tous les domaines de la vie familiale, professionnelle et politique. C’est si vrai que, selon l’exposé des motifs de la révision constitutionnelle de 1999, la parité ne se limite pas au domaine politique, mais doit s’appliquer à tous les autres domaines. Les engagements internationaux de la France vont dans le même sens. Il ne pourrait en aller autrement dans la mesure où tous les domaines sont interdépendants.

Si l’accent a été mis sur le domaine politique, c’est parce qu’au moment où le terme de « parité » apparaît, au début des années 90, il accusait un grave retard. L’idée prévalait à l’époque que de l’égalité en matière politique découlerait l’égalité dans les autres domaines.
Le terme de parité est un synonyme de celui d’égalité, mais avec un plus : c’est une égalité concrète. Lorsque le mot est apparu au sein du Conseil de l’Europe, l’opinion et toutes les associations de femmes avaient compris à quel point l’égalité formelle et abstraite restait à concrétiser.

La parité est une égalité concrète de droits et d’obligations, pouvant être assortie de contraintes et (ou) de sanctions. La parité, ainsi définie, peut s’appliquer à tous les domaines, y compris à la vie familiale. La loi sur l’autorité parentale a ainsi été modifiée en 2002, pour devenir l’autorité parentale conjointe, qui est un ensemble de droits et de devoirs. Il faut regretter que la notion d’obligation soit trop souvent oubliée. Il n’aurait peut-être pas été autant reproché aux femmes, en politique, de vouloir prendre des places aux hommes, si l’élément d’obligation avait été davantage avancé.

Pourquoi la parité ? La parité est un progrès démocratique qui permet d’échapper à l’universalisme abstrait et où hommes et femmes apportent ce qu’ils sont capables de donner à leur pays, à leur famille, aujourd’hui et pour demain. C’est aussi la revendication par les femmes de leur part de responsabilité dans l’avenir de leur famille, de leur pays, du monde.

C’est dans ce cadre que doit être replacé l’avant-projet de loi sur la parité, qui, en quatre articles, ne résout que peu de questions. Les trois premiers articles réforment le code général des collectivités territoriales (CGCT), qui vient déjà d’être remanié. Ce texte est un monument : la partie législative compte quelque six mille articles, et la partie règlementaire à peu près autant. Sa lecture ne permet pas une compréhension globale facile.

L’article L.1111-1 du CGCT dispose que les « communes, les départements et les régions s’administrent librement par des conseils élus ». Il serait peut-être envisageable d’ajouter à ce premier alinéa, un second stipulant que « le principe de parité doit être respecté ». Ainsi l’ensemble des très nombreuses dispositions qui suivent seraient « chapeautées ».

L’ajout de ce deuxième alinéa à l’article L.1111-1 du CGCT ne devrait pas être jugé contraire à la liberté de s’administrer des collectivités visées par le premier alinéa. Le risque d’inconstitutionnalité paraît pouvoir être écarté, si, d’aventure, il devait être évoqué. La jurisprudence du Conseil constitutionnel est en effet suffisamment souple, dans le domaine politique.

Sur les pénalités financières, Mme Marie-Cécile Moreau a regretté, une nouvelle fois, l’utilisation de ce terme, inadéquat. Il convient de parler de « modalités » ou mieux de « modulations » financières, comme le Conseil constitutionnel l’a rappelé dans sa décision du 30 mai 2000.

De surcroît, elle s’est interrogée sur le risque que soit soulevée une atteinte aux dispositions du premier alinéa de l’article 4 de la Constitution, selon lequel « les partis se forment et exercent leur activité librement ». Si la modulation diminue de nouveau (des trois quarts, selon l’avant-projet), le financement public alloué aux partis qui ne respectent pas la parité aux législatives pourrait, pour le coup, être tenu pour une pénalité discutable.

Mme Marie-Jo Zimmermann, présidente, a remercié Mme Marie-Cécile Moreau pour son intervention.